Le récent accord signé entre l’île Maurice et le Royaume-Uni sur la restitution des Chagos crée de fortes turbulences politiques à Londres. Une partie de l’opposition britannique monte au front, dénonçant les enjeux financiers et géopolitiques de ce pacte historique.

Signé le 22 mai 2025, le traité entre Maurice et le Royaume-Uni, portant sur la souveraineté de l’archipel des Chagos, est désormais au cœur d’une vive polémique à Londres. Une motion conservatrice déposée à la Chambre des Lords pourrait remettre en cause l’accord, pourtant présenté comme une avancée majeure pour la diplomatie mauricienne.
Une opposition ferme à la Chambre des Lords
L’accord prévoit le transfert de souveraineté des Chagos à Maurice, assorti d’une compensation colossale de 30 milliards de livres sur cent ans — soit l’équivalent de 10 milliards de roupies chaque année. En parallèle, le traité autorise le maintien de la base militaire américaine de Diego Garcia, considérée comme un pilier stratégique du Royaume-Uni dans l’océan Indien.
C’est précisément sur ce point que les conservateurs britanniques ont décidé de frapper fort. Dans une motion déposée à la Chambre des Lords, ils dénoncent une “capitulation diplomatique” et s’alarment des risques pour la sécurité nationale. Lord Callanan, porte-parole des Affaires étrangères, estime que ce traité affaiblit la position militaire du pays, en exposant une zone clé aux influences étrangères.
Coûts, sécurité et tensions géopolitiques
Les critiques ne s’arrêtent pas au volet stratégique. Le montant astronomique de la compensation interroge aussi l’opposition, qui évoque une “dépense excessive” dans un contexte économique tendu au Royaume-Uni. Par ailleurs, l’absence de consultation des populations chagossiennes soulève de vives critiques. Certaines associations de Chagossiens envisagent même un recours en justice pour faire entendre leur voix.
À cela s’ajoutent des préoccupations d’ordre diplomatique. Selon les informations relayées par Défimédia, des voix conservatrices s’inquiètent des récentes connexions diplomatiques entre Maurice, la Chine et la Russie. Ces rapprochements sont perçus comme une menace potentielle à l’équilibre stratégique dans l’océan Indien. Le climat de défiance monte d’un cran, à tel point que si la motion est adoptée, le gouvernement britannique devra s’expliquer devant la Chambre des Communes.
Conclusion : Entre tensions parlementaires, enjeux militaires et débats diplomatiques, l’avenir du traité entre Maurice et le Royaume-Uni reste incertain. Ce nouvel épisode remet sur le devant de la scène un sujet longtemps ignoré, et pourrait retarder, voire geler, le processus de restitution de l’archipel des Chagos.